• Le mot du Président
• De l’effleurement comme art de dire et de vivre chez Maurice Fourré, par A. Tallez
• De, et sur, Maurice Fourré : documents dispersés, par J.P. Guillon
ÉCHOS ET NOUVELLES
• Traces (I) : Fourré/Audry, nouvelles révélations
• Une nouvelle tour de Cornillé ?
• Correspondances
• Traces (II) : De Tête-de-Nègre à Tête de Nègre
Les textes de ce numéro sont disponibles au format pdf (clic!)
Le mot du Président
La vulgate surréaliste a longtemps colporté, dans le sillage de Philippe Audoin, une image de Fourré « rêveur définitif », bon à rien sinon à pondre, sur le tard, quelques chef-d’œuvres toujours méconnus et destinés à le rester.
Quelle sera, en 2009, la commémoration du cinquantième anniversaire de la mort de Fourré ? Il y a fort à craindre que, comme la guerre de Troie selon Giraudoux (un de ses contemporains que, d’après son ami Debroise, Fourré aimait à lire), elle n’ait pas lieu … si l’A.A.M.F ne s’en mêle pas. Réfléchissons-y.
Plus encore que les précédents numéros de Fleur de Lune, ce dix-huitième – conçu et, en grande partie, réalisé dans le dix-huitième arrondissement de Paris – apporte, y compris sous la plume de Fourré lui-même, quelques retouches à cette image. Entre ses deux carrières littéraires, notre beau parleur a géré, non seulement avec conscience, mais encore avec cœur, plusieurs entreprises menées, avant la Grande Guerre, par des députés d’obédiences diverses – mais toujours modérées.
Après avoir mûrement réfléchi, notre ex-président mais toujours membre actif Alain Tallez nous livre sous le titre de L’effleurement comme art de dire et de vivre chez Maurice Fourré, le fruit de sa lecture approfondie de Promenade à la rencontre du soleil, une nouvelle autobiographique et surtout poétique publiée dans le n° 16 de Fleur de Lune. Sous le sourire réjoui de l’excursion automobile en pays ami, il se plaît à noter l’affleurement d’une mélancolie liée à l’inévitable fin du voyage, prévisible dès son début.
Vous avez dit mélancolie ?
Ses amis ont trop vite quitté Fourré. Même ses amis à titre posthume comme Gazeau (Dominique), son premier exégète en 1975, dans les colonnes d’Ouest-France. Pas mal de naïvetés et d’erreurs de détail, dans l’article que J.P. Guillon a déniché et nous présente dans ces colonnes, mais aussi un flair indéniable pour risquer l’escapade hors du tout-venant de la lecture. De nos jours, où le succès immédiat a force de loi, ce serait encore plus méritoire.
La mélancolie étreignait aussi Colette Audry au souvenir de Fourré, dont elle évoque la mémoire dans plusieurs de ses livres, autobiographiques eux aussi. Parente d’un Président de la (Troisième) République, Colette était engagée, aux côtés de Sartre et Beauvoir, dans le militantisme de gauche. Ça ne l’empêchait pas, comme tout le monde, de regretter le temps perdu, le temps enfui.
Voici un moment déjà, le romancier Daniel Picouly rendait, dans les colonnes du Monde, un hommage involontaire à …Tête de nègre.
Pour qu’il devienne volontaire, il ne lui manque que les traits d’union.
Bref, lisez (et faites lire) Fleur de Lune n° 18, et vous comprendrez tout.